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Podcast #18 : Entre deux mondes, la vie d'un expatrié
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Podcast #18 : Entre deux mondes, la vie d'un expatrié

Improve your French through a true story of life abroad.

Have you ever wondered what it truly means to live abroad — not just for a few months, but for years? In today’s episode, I take you inside my personal journey as a French expat who’s lived in 2 countries and five cities over the past 12 years.

This episode is in slow, clear French, perfect for intermediate learners (B1+). You’ll hear about cultural shock, loneliness, identity shifts, and the emotional reality of being “between two worlds.”

Whether you're learning French or thinking about moving abroad, this episode is for you.

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Parfois, je me pose cette question : comment aurait été ma vie si j’étais retourné vivre dans la ville de mes parents, juste après l’université ? Je pense que mon existence aurait été plus calme. Un emploi stable, des habitudes rassurantes, la famille pas loin, les amis d’enfance toujours là. Une vie simple, sans trop de surprises. En théorie…

Mais voilà… j’ai choisi une autre voie. Une vie un peu plus compliquée, mais aussi plus riche, plus intense.

Et je ne vais pas vous mentir : ça n’a pas toujours été facile. En douze ans, j’ai vécu dans deux pays différents et j’ai déménagé cinq fois. Et chaque fois, il faut tout recommencer. On s’installe, on découvre la ville, on rencontre des gens… et puis, il faut repartir. Parfois, j’ai l’impression que ma vie est une suite de débuts. Et ça, c’est fatigant.

Quand je suis arrivé au Mexique, j’avais un objectif très clair : m’intégrer. Je voulais vraiment comprendre ce pays, apprendre la langue, vivre une vraie expérience. Alors, j’ai évité de fréquenter d’autres Français. Pas parce que je ne les aimais pas, non, mais parce que je voulais vivre “en espagnol”. J’ai appris la langue, j’ai commencé à comprendre les habitudes, les blagues locales, la culture. Et ça a marché ! Pendant presque sept ans, j’ai vécu loin de ma langue maternelle. Heureusement, je continuais à enseigner le français. Sinon… je crois que j’aurais fini par oublier certaines règles de grammaire ! Et ce n’est pas une blague : certains de mes amis expatriés ont peur d’écrire en français, parce qu’ils ne savent plus très bien comment accorder les verbes.

Mais un jour, quelque chose a changé. Ce n’est pas le pays qui a changé, ni la ville. C’est moi. J’étais devenu père, ici, à Mérida. Et là, j’ai ressenti un besoin nouveau : le besoin de stabilité, de racines. Peut-être aussi un peu de nostalgie. J’ai aussi réalisé que j’avais regardé deux finales de Coupe du monde – en 2018 et 2022, avec la France en tant que finaliste – sans pouvoir les partager avec des amis français qui aiment le football autant que moi. Et cela m’a fait un effet étrange.

Alors j’ai décidé d’aller à la rencontre de la communauté française de Mérida. Et franchement, c’était une bonne décision. Quand on vit à l’étranger, on est un peu entre deux mondes. On change, forcément. Moi, je ne suis plus complètement Français, mais je ne serai jamais totalement Mexicain non plus. Et c’est important de rencontrer d’autres personnes qui vivent cette même expérience. On se comprend sans avoir besoin de tout expliquer.

Vivre loin de chez soi, pendant longtemps, ça transforme. Même si on garde son passeport, même si on continue à parler sa langue, notre façon de voir le monde change. On adopte de nouvelles habitudes, on pense différemment, on s’exprime autrement. Mais nos racines, elles, sont toujours là. Et ce mélange crée un sentiment particulier. On a l’impression de ne plus appartenir à un seul endroit. Une amie m’a dit un jour : “Je ne sais plus où est ma maison.” Et cette phrase m’a beaucoup touché. Parce qu’elle disait exactement ce que je ressentais.

Bien sûr, l’expatriation offre une certaine liberté. On peut recommencer à zéro, changer de vie, se réinventer. Mais cette liberté a un prix : les démarches administratives, les règles qu’on ne connaît pas, les erreurs qu’on fait au début… Parfois, on se sent un peu perdu, même pour des choses simples, comme aller chez le médecin ou comprendre sa facture d’électricité !

Et puis, il y a la vie de couple. Vivre avec une personne d’une autre culture, c’est enrichissant. On apprend beaucoup. Mais c’est aussi un défi. On n’a pas les mêmes références, pas toujours la même manière de communiquer. Les malentendus arrivent plus vite. Ce n’est pas un manque d’amour, c’est juste des différences.

Quand on a des enfants, les questions deviennent encore plus importantes. Quelle langue va-t-on parler à la maison ? Quelle culture va dominer ? Est-ce qu’on va réussir à transmettre nos traditions, notre histoire ? Personnellement, je vois cette double culture comme une richesse. Mais je comprends que certains enfants puissent ressentir une forme de confusion.

Parfois, je me demande : est-ce que je retournerai un jour en France ? Est-ce que je m’y sentirais encore chez moi ? Beaucoup d’expatriés disent que le retour est plus difficile que le départ. Parce qu’on a changé. Et le pays aussi. On pense retrouver quelque chose… mais ce n’est plus pareil. Et souvent, quand on vit à l’étranger, on ne voit que les mauvaises nouvelles de son pays. Ça donne une image un peu fausse, parfois trop négative.

C’est pour ça, je crois, qu’il faut construire sa vie là où l’on est. Créer du lien, s’ancrer. Même si c’est temporaire. Parce que sinon, on reste entre deux mondes, sans vraiment avancer.

Pour ma part, je ne regrette rien. Cette vie m’a appris énormément. Elle m’a appris à être patient, à écouter, à m’adapter. Mais je sais aussi que ce n’est pas une aventure pour tout le monde. Il faut du courage. Il faut accepter l’inconnu. Et parfois… la solitude.

Et vous ? Avez-vous déjà vécu ce genre d’expérience ? Vous êtes-vous déjà senti “entre deux cultures” ? Et si vous envisagez de partir vivre à l’étranger, quelles sont vos questions, vos peurs, vos espoirs ?

N’hésitez pas à laisser un commentaire. Ce podcast, c’est aussi un espace pour échanger.

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Merci de votre écoute… et à très bientôt pour un nouvel épisode de Learn French with Timo.


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