Lettre du vendredi #10 : La Galice, cousine Celte de la Bretagne
Practice your French while discovering a new part of Europe
This week, I traveled to Galicia, in the north of Spain, for a very special wedding: a beautiful mix of cultures, traditions, and amazing food. From the charming city of La Coruña to the spiritual streets of Santiago de Compostela, I discovered surprising customs like the Celtic Queimada ritual and tasted some of the best seafood, including octopus.
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English translation available at the end of the post.
Cette semaine, je suis allé en Galice, dans le nord de l’Espagne pour un mariage.
Une amie mexicaine de ma femme a épousé un Galicien, et nous étions invités.
La première ville où nous avons posé nos valises : La Corogne (en espagnol : A Coruña). Je ne connaissais pas grand-chose à part le club de foot, le Deportivo La Coruña, célèbre dans les années 2000.
Mais la ville m’a surpris. Elle est calme, élégante, lumineuse.
Les immeubles ont de vieilles fenêtres en bois. Certaines rues semblent figées dans le temps.
Il y a quelque chose de nostalgique et poétique dans l’air.
Et surtout, la mer n’est jamais loin.
Mais le mariage… c’était quelque chose.
Il a eu lieu dans un manoir ancien en pierre, le Pazo de San Tirso, à la campagne.
Il faisait beau, c’était presque inattendu pour la région. Le jardin sentait l’herbe sèche et les fleurs chauffées par le soleil.
Le repas ? Inoubliable.
Je pensais que les mariages français étaient les plus généreux mais je m’étais trompé.
En Galice, la nourriture ne s’arrête jamais :
Un long apéritif ambiancé par des mariachis, du poisson, de la viande, du fromage, des desserts, des liqueurs…
Et puis, une apparition.
Une sorcière.
Oui. Une vraie — ou presque — avec une cape noire, une voix grave.
Elle est venue faire un rituel ancestral : la Queimada Gallega.
C’est une boisson alcoolisée à base d’aguardiente, de sucre, de citron et de grains de café. On y met le feu, et pendant que la flamme danse, quelqu’un récite une incantation — un conxuro — pour éloigner les mauvais esprits.
C’était étrange, beau, un peu surréaliste.
Mais je l’ai seulement goûté, j’étais déjà beaucoup trop plein.
On n’est pas restés tard. Avec un enfant de trois ans, pas de nuit blanche et impossible de boire comme un trou. Et franchement, c’est pas plus mal.
Quelques jours plus tard, on a pris la route vers Saint-Jacques-de-Compostelle (Santiago de Compostela). Le point final du chemin de Compostelle.
La ville est magnifique.
Médiévale, spirituelle, pleine de marcheurs du monde entier.
On les voit avancer lentement, les traits tirés mais les yeux brillants, avec leurs sacs à dos et leurs bâtons.
La cathédrale est splendide, mais ce que j’ai préféré, c’est l’atmosphère : paisible, émotive, remplie d’histoires.
Et, bien sûr… la nourriture.
La Galice est le royaume des fruits de mer.
Et surtout d’un plat : Pulpo a la gallega, le poulpe à la galicienne.
D’habitude, je n’aime pas trop le poulpe car je le trouve trop caoutchouteux, trop étrange.
Mais ici… c’est différent. Il est parfaitement cuit, tendre, découpé en petits morceaux, servi sur une assiette en bois avec de l’huile d’olive, du gros sel, du paprika. J’en ai mangé. J’ai aimé. J’en ai repris.
La Galice m’a rappelé la Bretagne.
Même lumière un peu voilée, qui joue avec les nuages.
Même Atlantique puissante, imprévisible, qui impose le respect.
Même sensation que la mer dicte le rythme de la vie.
Mais ce n’est pas qu’une question de météo ou de paysages.
Il y a une identité forte, dans les deux régions.
Une langue propre (le breton, le galicien), des chants traditionnels, des fêtes locales où la culture se transmet en musique, en danse, en cuisine.
Un certain orgueil discret aussi : celui des gens de la côte, des gens de caractère, habitués aux tempêtes, au vent, à la solitude parfois.
Ni l’une ni l’autre n’ont besoin d’être à la mode pour exister.
Elles sont là, entières, sincères, un peu brutes et c’est ce qui les rend belles.
La Galice est sauvage, fière, mystérieuse.
Comme une cousine espagnole de la Bretagne.
Je pense que j’y retournerai.
Pendant que j’écris, je suis déjà dans les Asturies, pas loin d’Oviedo.
Mais une partie de moi est encore là-bas, à marcher lentement dans la lumière dorée, à écouter des sorcières, et à manger du poulpe à la galicienne.
À vendredi (ou samedi) prochain,
Timo
Plage de La Coruña, l’eau est vraiment froide. Pire qu’à Wissant !
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